Miracle à l’ivoirienne

Hip hip hourra !!! Le pari est gagné. La Côte d’Ivoire disputera bel et bien le prochain Championnat d’Afrique des Nations, en acronyme CHAN, prévu en Algérie du 13 janvier au 14 février 2023. Après deux couacs en 2014 et 2020, le football ivoirien est donc de retour. Car, il avait raté ces deux dernières éditions, parce qu’il avait perdu de sa compétitivité au cours de ces dernières années. Cette performance est même un petit miracle. Parce qu’il n’était pas évident pour trois raisons. Primo, depuis quelques années, le football ivoirien a perdu de sa consistance et de sa compétitivité. Tant au niveau de ses sélections que sur le plan local. Secundo, la Ligue 1, sa compétition étalon, n’a plus son attractivité et sa mobilisation d’antan. Conséquence ? Les clubs peinent à se frayer un chemin en compétition continental. Tertio, la Ligue 1 était à l’arrêt depuis la fin de la saison, ce n’était pas évident de bâtir une équipe compétitive avec des joueurs non en jambes. Encore que les meilleurs de la saison ont cédé aux chants des sirènes pour une aventure professionnelle. Bref ! Toujours est-il que c’est dans ce contexte de pessimisme quasi-général, que les Eléphants-Locaux ont réalisé ce petit miracle à l’ivoirienne, en nous ramenant la surprise du chef. Autrement dit la qualification. Peu importe, la manière dont la Côte d’Ivoire a arraché son billet pour Alger 2023. Tant pis aussi si elle a trimé avant de s’imposer aux tirs au but. L’essentiel a été fait. Car, les esprits chagrins et autres oiseaux de mauvais augures étaient l’affût. Prêts à débiter leurs tas de billevesées et autres litanies sur la FIF. Mais, comme le bon Dieu n’a jamais oublié son batteur de tam-tam, tout est bien qui finit bien. L’heure est donc à la jouissance. Car, le foot ivoirien retrouvera, pour la 5ème fois de son histoire, une compétition dont elle a accueilli la 1ère édition en 2009. Et à pratiquement 4 mois du tournoi final, autant dire que le compte à rebours a commencé. Il lui faudra, en effet, mettre les bouchées doubles pour relever le défi de cette 7ème édition. Car, ce CHAN rassemblera exceptionnellement 18 équipes cette année, contre 16 depuis l’édition 2011. Dès lors, l’exercice 2022-2023 qui a débuté, le week-end dernier, tombe pile poil, en vue de  permettre au coach des Locaux d’enrichir son effectif avec de nouveaux talents. Justement, c’est parce que le CHAN est là, que la L1 sera attractive. En ce sens que les joueurs des 16 clubs chercheront à taper dans l’œil du Souhalio Haidara. Pour cela, il leur faudra mettre le pied à  l’étrier. En tout cas, la balle est dans le camp des joueurs locaux. Et dans celui du sélectionneur aussi. Car, sans lui demander d’avoir la science d’un Mourinho, d’un Guardiola ou d’un Klopp, il serait tout de même souhaitable qu’il ait en lui ce « p’tit » truc qui est la marque de fabrique des grands sélectionneurs. C’est-à-dire, cette intuition qui leur permet de détecter les meilleurs talents. Mais que ce « p’tit » truc soit aussi appelé  « l’œil de Lynx ». Ou même aussi « l’œil de Fatma », toujours est-il qu’il ne devrait rien négliger, rien laisser pour compte, en termes de détection, d’observation et de supervision. Car, tout compte à ce stade des choses quand il s’agit de bâtir une grande équipe. Au regard donc de l’ampleur de la tâche et de la délicatesse de la mission qui attendent le coach SH, le débat, autour des soi-disants 9 joueurs de l’Asec et des 4 de l’AFAD qu’il a sélectionnés est à mettre sur le compte d’un épiphénomène. Et même à jeter aux ordures. La préoccupation du football ivoirien est ailleurs. Et non dans ce débat de poubelle. Sans cependant entrer dans ce débat de chiffonniers, il importe de rappeler à ceux qui ont la mémoire courte ceci. L’Asec a toujours été le principal ravitailleur de joueurs des sélections nationales. Une dizaine de ses joueurs avaient été retenus à l’époque, par le Franco-polonais, Henry Kaspezack pour la CAN de Tunis 94. Et personne n’avait hurlé au…loup. Et diantre, dans quel pays au monde, a-t-on vu un sélectionneur ne pas prendre les meilleurs joueurs, furent-ils d’un seul club ? Nulle part. Au demeurant, que SH ait convoqué 9 joueurs Mimos n’est nullement un sacrilège. Ni même du favoritisme. Et la question essentielle qui mérite plutôt d’être poséé, n’est-elle pas de savoir, si ces joueurs-là méritent ou non la sélection ? Si oui, alors le débat est clos. Ceci étant, si le débat autour des choix du sélectionneur des locaux, nous paraît stérile et puéril, par contre, les raisons qu’il a invoquées pour se dédouaner après le score de parité du match aller méritent que lui soit attribué un carton rouge. Parce qu’il s’agit d’une monumentale sortie de route. Car, le fait  s’abriter derrière les problèmes administratifs, autrement dit la fraude sur l’âge et les documents- passeports et licences- pour justifier le 0-0 de l’aller est maladroit. Tout simplement. Lisons plutôt : «Beaucoup de joueurs ont des problèmes administratifs que nous ne pouvons pas raconter au grand public, des âges différents sur les passeports et les licences, alors que les Eliminatoires du CHAN 2023 se jouent avec les deux documents. » Plaider les problèmes administratifs et l’inefficacité, le manque de percussion, de vivacité et de réalisme dans le jeu de son équipe, est une fuite en avant. Pis, en étalant ainsi, les problèmes de son administration, Souhalio Haïdara a, involontairement, jeté l’opprobre sur l’institution faîtière qui l’emploie. C’est une faute professionnelle grave pour un sélectionneur de son rang. Et c’est dommage.

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